AniPop #06 - La Tortue Rouge
Bonsoir !
Je vous présente aujourd'hui un film un peu ancien qu'on m'avait conseillé. J'essaie souvent dans les Animated Popcorn de vous présenter des films qui sont passés un peu inaperçus, ou que vous n'auriez pas eu l'idée de voir. Et celui là correspond plutôt bien aux critères. Sorti le 29 juin 2016 en France, La Tortue Rouge est un film en co-production France - Belgique - Japon. Il a été réalisé par Michael Dubok de Wit, artiste néerlandais connu pour ses courts métrages, dans lesquels il aborde aussi le thème de notre film, à savoir, le temps d'une vie (ou la vie humaine, le cycle de la vie, bref, la vie).
Un homme fait naufrage sur une île déserte. Il essaie à plusieurs reprises de s'en échapper avec un radeau, mais une mystérieuse tortue de mer rouge l'empêche de s'en aller... (je sais que le résumé est court, mais il y a vraiment pas grand chose à dire).
Ce que j'ai apprécié :
Je pourrais résumer ce que j'ai apprécié dans ce film en deux mots : c'est inhabituel et très, très apaisant (un peu trop, même...).
En premier lieu, l'idée d'un long métrage d'animation muet est plutôt originale, voire risquée. Mais l'absence de parole est essentielle à l'ambiance du film et à son propos. Le fait de ne pas avoir de voix renforce l'idée d'un personnage universel dans lequel chacun peut se reconnaître. Les personnages sont aussi très expressifs pas leurs gestes (leur visages, pas autant).
En parlant de geste, justement, l'animation est extrêmement fluide et réaliste. On n'a pas de mouvements exagérés ou inutiles, les choses sont subtiles et efficaces. Malgré le design très épuré voire simpliste, le langage visuel des personnages est sensible et direct.
La réalisation est très esthétique et laisse beaucoup de place aux paysages. Les décors sont vraiment beaux, dessinés avec soin et le film nous en offre plein la vue. Il n'y a presque que des plans moyens et des plans d'ensemble. Cette caractéristique inhabituelle soutient aussi le thème du film, la nature et l'homme.
Une des plus grandes forces du film, c'est son côté poétique, calme et rêveur. A plusieurs reprises, on a droit à des scènes irréalistes et même un peu magiques. La nuit étant en noir et blanc, on confond parfois rêve et réalité dans une certaine poésie. Avec la nature très présente et le choix du muet, le film nous transporte dans une ambiance très apaisante.
Le style du film a un côté un peu japonisant que j'apprécie beaucoup. Les plans de caméra, la manière de dessiner la nature me fait penser aux estampes de Hokusai. L'idée d'un homme et d'une tortue me fait penser au conte d'Urashima Taro.
Pour finir, la musique est sympa, quoique pas mémorable. Elle est surtout très bien dosée, et les moments sans musique soutiennent bien les émotions du personnage.
Ce que je n'ai pas aimé :
En un mot... l'ennui.
Le scénario est... très simple. Même si c'est aussi une force du film, je le mets dans ce que je n'ai pas apprécié. Si vous cherchez du fun, de l'action, des trucs magiques, des combats, des personnages super attachants ou un scénario qui vous donne hâte de savoir la suite, La Tortue Rouge n'est pas fait pour vous. Honnêtement, c'est bon film, mais ce n'est vraiment pas mon style.
Les visages des personnages sont assez minimalistes, ce qui ne leur donne pas beaucoup d'expressions possibles.
Bien que j'aie apprécié le film, je l'ai trouvé beaucoup trop long pour ce qu'il raconte. Je comprends bien que l'ambiance du film nécessite que ce dernier prenne son temps, mais... l'histoire se résume réellement en trois phrases... J'aurais préféré voir ce scénario dans un court métrage d'une vingtaine de minutes plutôt qu'étalé sur 1h20. Les courts-métrages sont selon moi plus adaptés à ce genre de thèmes.
Au final :
La Tortue Rouge est un film original, apaisant et poétique. Il traite sa thématique de la vie humaine et de la nature avec beaucoup d'esthétique. En réalité, face à ce type de film, il y a deux types de réactions : soit vous entrez dans l'atmosphère de l'oeuvre et vous êtes transportés pour 80 minutes d'apaisement, soit vous n'y adhérez pas et... vous vous ennuyez à mourir. Le voir au cinéma pourrait être intéressant vu la prédominance des grands paysages et des plans larges. Personnellement, quoique assez spécial, je ne trouve pas ce film incontournable, et je préférerai plutôt des courts métrages pour cette même thématique.
Sur un thème à peu près similaire, je vous conseille fortement de regarder le court métrage La Maison en Petits cubes , qui est selon moi un des meilleurs courts métrages que j'aie vus.
Merci et à bientôt !
